Comment sont nés les clubs de troc en Argentine ?
Voici donc l’histoire du début d’une passionnante aventure, d’après un texte d’Heloisa Primavera*, que nous remercions chaleureusement pour son aide précieuse.
Il était une fois un groupe d’écologistes préoccupés par la pauvreté crois-sante dans leur quartier. Carlos de Sanzo, un des fondateurs du Programme d’Autosuffisance Régional (PAR), imagine un plant de citrouille qui grimperait sur le toit de sa maison pour y pousser librement sans contrainte d’espace…. Un an plus tard, sa production atteint près d’1 tonne.
Les citrouilles ont gagné le toit de la maison de sa voisine. Cette dernière vient de perdre son mari et se retrouve dans une situation difficile. Carlos décide de lui offrir l’excédent de sa production (sa femme est d’ailleurs enchantée de pouvoir s’en débarrasser…). Carlos lui offre également son “assistance technique” et lui apprend à faire de la confiture de citrouille et à la commercialiser dans le quartier. Au bout d’un an de travail, les citrouilles ont “produit” trois fois plus que sa maigre pension de veuve. Comme dans la nature, une fois que l’improbable s’est produit, il devient une réalitéet peut changer le cours des choses.
Les trois fondateurs du premier Club de Troc – Carlos De Sanzo, Ruben Ravera et Horacio Covas – imaginent alors un système d’échange social et solidaire, à grande échelle, sur la base du partage de l’excédent d’une production personnelle et de l’entraide entre voisins, pour améliorer la qualité de vie des familles en difficultés, sans que l’argent soit un obstacle… ».
* Professeur en sciences sociales à l’Université de Buenos Aires et spécialiste des monnaies sociales, co-fondatrice du RedLASES (Réseau Latinoaméricain de Socioéconomie Solidaire).