Trueke, ses perspectives de développement
Le réseau fonctionne bien mais reste à très petite échelle. Entre l’expérience Argentine et Vénézuélienne on peut se demander quelle est la taille critique pour avoir un impact significatif sans pour autant perdre le contrôle ni les valeurs et l’idéologie solidaire, fondements essentiels de ces systèmes d’échange alternatifs.
Le premier sistema de trueke vient à peine de fêter ses 4 premières bougies, et le réseau compte aujourd’hui seulement entre 2 000 et 3 000 membres, il doit encore grandir pour devenir une véritable alternative économique.
2 grands axes de développement se profilent :
Los patios productivos
L’idée est de développer des jardins potagers familiaux, de réapprendre à cultiver la terre. L’objectif est d’alimenter les marchés de troc en fruits, légumes, herbes et plantes mais également de dégager une production pour le marché conventionnel. Projet : 260 patios productivos, 20 par sistemas de trueke, 2 accompagnateurs-formateurs par sistemas de trueke, et une équipe coordinatrice de 4 personnes.
Los truekeritos
Former la nouvelle génération et lui donner le goût de cette économie alternative et solidaire. Pendant les rencontres de juin se déroulait aussi la pre-mière rencontre nationale des truekeritos organisée et animée par et pour les plus jeunes.
et le futur …
Le soutien et l’appui du gouvernement offre, sans conteste, des opportunités de développement non négligeables pour le réseau de troc du Venezuela. Chaque sistema de trueke reçoit des aides financières et matérielles du Ministère des Communes (camion, tables, chaises pour les férias). Les rencontres nationales et internationales des systèmes de troc, qui se déroulaient fin juin, étaient pour partie financées par le gouvernement qui a entre autre fournit tee-shirts, casquettes, sacs aux couleurs du réseau et pris en charge les frais de dé-placement (de Caracas à Zulia) des membres de la délégation internationale. Mais qu’adviendra-t-il des sistemas de trueke si l’opposition reprend le pou-voir ? Nous avons posé la question à certains qui nous ont répondu , de façon un peu radicale, mais mots pour mots : « le réseau de troc disparaîtra mais les sistemas de trueke s’organiseront en ce-lules de résistances, les porte-parole et les plus impliqués dans la construction du pouvoir populaire et des modèles socio-productifs communautaires seront pour-chassés et devront se retirer dans les montagnes». L’expérience vénézuélienne ouvre le débat : quel rôle doit jouer l’Etat dans la mise en place des monnaies sociales et complémentaires ?