Les Accorderies (France)

 

Entre la parole et les actes, TAOA décide d’aller à la rencontre de l’Accorderie du 19e, première du genre en France, lancée en Septembre 2011. Au delà de nos lectures, rencontres, expériences, nous tenons à découvrir, expérimenter ces systèmes alternatifs.

Un soir de Janvier 2012, nous poussons la porte de l’Accorderie du 19e.

C’est quoi une accorderie?

Une Accorderie vise à lutter contre la pauvreté et l’exclusion en renforçant les solidarités entre des personnes d’âges, de classes sociales, de nationalités et de sexes différents.

Une accorderie est un système d’échange de services et de coopérations entre personnes d’un même quartier. Sa particularité par rapport à un SEL est qu’elle œuvre dans le monde de l’économie sociale et solidaire, en proposant un système économique alternatif reposant sur la création d’une nouvelle forme de richesse. Une richesse collective et solidaire qui s’appuie essentiellement sur le potentiel des membres de toute la communauté. Une communauté, où trop souvent, les citoyens les plus pauvres sont jugés non productifs, car occupant un emploi mal rémunéré et étant exclus de la spirale de la surconsommation.

Une Accorderie fait plutôt le pari qu’il est possible de créer cette richesse collective et solidaire en se basant sur la contribution de tous les membres de la communauté. Une Accorderie, c’est une façon démocratique et organisée de construire une alternative au système économique dominant, avec ce qu’il comporte d’inégalités, et d’entrer dans la spirale sympathique d’un réseau qui concrétise sa croyance que le monde peut fonctionner autrement, en ne laissant personne de côté, et qu’il est possible de produire et de consommer autrement.

Comment ça marche?

Nous nous inscrivons auprès d’un bureau de l’Accorderie qui nous ouvre un compte sur le site de l’Accorderie en renseignant nos offres et nos demandes de services. Nous recevons 15h de temps offert pour commencer tout de suite à échanger. Nous pouvons ensuite nous connecter sur le site, consulter l’annuaire d’offres ou de demandes et entrer en contact avec un accordeur pour un échange. Chaque échange est comptabilisé dans une banque de temps, selon le principe 1 vie = 1 vie, donc 1h = 1h, sans prendre en compte la pénibilité ou la compétence mise en oeuvre.

Au delà des mots

Soyons honnête, une fois la curiosité passée, nous n’avons pas beaucoup utilisé le système d’échange. Tout est fait pour nous pousser à le faire, le projet est bien bati, avec un site internet clair et intuitif. Mais modifier nos habitudes de consommation, et notre rapport à l’échange ne se fait pas aussi facilement. Même nous, qui sommes censés montrer l’exemple, utilisons peu l’Accorderie.

Mais ce n’est pas parceque nous ne le faisons pas que le projet n’a pas de potentiel. L’Accorderie a l’énorme avantage de mettre en lien des acteurs locaux et de mixer différentes classes sociales. Les Accorderies sont en lien avec les maisons de quartiers, les associations de chômeurs et va au delà de l’échange de services entre voisins. Sans oublier que le projet qui a vu le jour au Québec a largement fait ses preuves, à tel point que les Accorderies sont financées par la Fondation Macif qui compte bien les étendre à toute la France. (Accorderie Chambéry)

 

+ d’infos: www.accorderie.fr